Femmes dans leur temps

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Publié le 27 novembre 2025

Laetitia Chalandon

ombre de femmes sur projection logo

C'était très important de pouvoir communiquer face à face et surtout, de rappeler que toutes les femmes sont les bienvenues. Peu important leur poste. Notre objectif de ce soir est même dépassé !

Pauline Legal - Présidente de Femmes Cheffes

Le 24 novembre, se tenait la présentation officielle de l'association Femmes Cheffes. Une initiative qui rencontre un franc succès dans la cité des Mères Lyonnaises. Et il était temps. C'est dans la joie et une attente enthousiaste que s'est déroulée la soirée.

Lutter contre l'isolement des femmes dans la restauration, leur permettre des espaces de rencontres, de soutien, de formation et de visibilité, répond à un réel besoin. La salle est comble, une centaine de personnes étaient présentes pour découvrir le projet, les fondatrices et l'ouverture aux adhésions. 

Pauline Legal, présidente de Femmes Cheffes est cheffe pâtissière, en passe d'ouvrir son café. Elle travaille à cette idée de fédérer les femmes de la profession et de créer un espace bienveillant, de sororité depuis deux ans. Elle rencontre Raphaëlle Asselineau, qui après avoir accompagné la vie étudiante de l'Institut Lyfe (ex Paul Bocuse) au contact du bien (et mal) être des jeunes dans leur milieu professionnel, reprend les études avec un master de sociologie du travail, ciblé sur le secteur de la restauration. Elle est aujourd'hui formatrice et propose du conseil.

Ici, on ne joue pas les codes virilistes du métier : on privilégie la bienveillance, la solidarité et la coopération

 

L'association propose deux entrées :

  • une pour faire réseau, en interne. Fortifier les liens, les savoirs faire, les postures et prendre confiance dans un environnement solidaire et bienveillant
  • la seconde, tournée vers l'extérieur. Donner de la visibilité aux membres et leur permettre de booster leurs opportunités et leur reconnaissance professionnelle.

 

Elles envisagent également l'organisation d’événements et des collaborations pour évoquer les enjeux au féminin dans le secteur.

 

Le cadre est très clair, mûri et présenté sous forme de charte de conduite et d'engagement. Il ne s'agit pas de porter un écusson ou d'obtenir un sésame mais de se poser très concrètement la question de ce que l'on peut être en capacité de construire et de trouver avec sincérité au sein du collectif.

 

Pauline note que ce soir, au regard des formulaires remplis, beaucoup de femmes indépendantes sont présentes. Dans la salle, environ 60% du public sont des inconnues. Preuve que l'annonce a fonctionné. "C'était très important de pouvoir communiquer face à face et surtout, de rappeler que toutes les femmes sont les bienvenues. Peu importe leur poste. Notre objectif de ce soir est même dépassé ! Nous verrons comment suivent les demandes d'adhésions. Seul bémol pour Pauline, un manque de représentativité des générations. Mais qui n'est pas anodin et donne une idée de la place des femmes dans le secteur après un certain âge. 

 

De nombreuses femmes témoignent de l'envie de rejoindre l'association : 

_ les hommes savent s'organiser et être entre eux. Nous serons plus puissantes ensemble. J'ai confiance pour que l'on soit capable de faire sans rapport de domination, c'est une très belle initiative - C. 

 

_ C'est un vrai besoin. Notre principale motivation, c'est de sortir de la solitude. - M.

 

_ Le réseau, c'est très compliqué lorsque l'on est une femme. A l'image des brigades en cuisine : nous sommes seules ! Et la posture des hommes est très souvent problématique. - N.

Ce soir, la proportion est inversée. Et l'ambiance prend une tout autre dimension. Beaucoup de sourires, d'affirmation et de positionnement. Une envie d'aller vers les autres, de les connaître, de se sentir reliées. 

Fanny Duranton, cheffe indépendante est administratrice de l'association. Elle a passé le cap de l'engagement suite à une première année de test à petite échelle dans un groupe de partage. On a vécu des moments forts ! C'était le début de mon lancement en tant qu'indépendante, je me suis sentie entourée et soutenue. On pouvait parler de nos problématiques sereinement. 

Trouver et apporter de la douceur dans un monde où la brutalité est normalisée est fondamental. Nous ne sommes pas des "machines de guerre". On a besoin de redorer le métier et de changer le modèle !

Afin de préserver la structuration de l'association et permettre un démarrage en sécurité, une jauge de cinquante membres a été fixée. Les hommes sont acceptés dans une deuxième catégorie d’adhérents en tant qu’alliés, mais sans pouvoir de décision.

 

Toutes les informations sont à retrouver sur le site internet de Femmes Cheffes