­­­­­Refugee Food Festival : Une fusion italo-soudanaise

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Publié le 11 juin 2025

On se retrouve aux Subsistances, le 11 juin pour assister au Refugee Food Festival. Ce soir, la cheffe Roda Yahya lance son premier service en partenariat avec la Dwicheria. Une fusion italo-soudanaise, un pari risqué et ambitieux pour un premier service. Les Subsistances accueillent entre 100 et 150 couverts, et sont aux cœur d’une programmation culturelle variée. Elle nous parle de son parcours et de son ressenti avant le premier soir dans le Food Truck mis à disposition par le collectif TRESS

Roda Yahya et la Dwicheria

Roda Yahya ne cache pas son enthousiasme avant le service. La cheffe, qui participe pour la première fois au Refugee Food Festival, s’apprête à faire découvrir la cuisine soudanaise au public lyonnais, en partenariat avec la Dwicheria. “C’est la première fois que je fais ce programme, j’ai hâte d’entendre les avis des clients”, confie-t-elle.

 

Originaire du Soudan, Roda a exercé de nombreux métiers avant de trouver sa voie. “J’ai été hôtesse de caisse, vendeuse, j’ai travaillé dans un coffee shop en Égypte, dans la cuisine collective… mais ça, je n’aimais pas trop. On fait les mêmes choses tous les jours. Moi, j’aime mettre ma touche personnelle dans un plat.” Ce qu’elle aime par-dessus tout ? Le dressage, les épices, et faire plaisir. “Quand je cuisine, les gens sont contents. J’ai des bons retours.”

La cheffe Roda Yahya en cuisine dans le food truck des Subs.

Sa cuisine est parfumée de cardamome, curry, gingembre. Ce soir, elle propose notamment un plat typique soudanais : l’agashe, un bœuf grillé aux cacahuètes et aux épices. Une spécialité qu’elle marie avec l’esprit généreux de la gastronomie italienne, grâce à son échange avec le chef de la Dwicheria : “La cuisine italienne, comme la soudanaise, c’est une cuisine généreuse, qui rapproche les gens.”

Le Refugee Food festival c’est quoi ? Un pont entre chef·fe·s ou artisan·ne·s de métiers de bouche et cuisinier·e·s réfugié·e·s.  Dans un contexte médiatique et politique qui divise et polarise, le festival remet au centre du débat ce qui est réellement important ; l’hospitalité, le partage, l’entraide et la générosité.

Un projet d’entrepreneuriat culinaire

 

Accompagnée par plusieurs structures locales comme Weavers, Singa et le programme Des Étoiles et des Femmes, Roda trace doucement son chemin vers l’indépendance. Julie Millet, co organisatrice du Refugee Food Festival de Lyon, explique : “On est en lien avec ces associations qui nous permettent d’identifier des profils de cuisiniers réfugiés avec un vrai projet entrepreneurial. Roda a été repérée ainsi.”

 

Avec l’aide de ce réseau, la cheffe a pu décrocher un stage en cuisine et se préparer à passer le CAP. “Mes difficultés, c’est le français. J’ai de l’expérience, mais ce n’est pas suffisant ici. Grâce à eux, j’ai beaucoup appris.” Aujourd’hui, elle travaille activement à l’ouverture de son propre food-truck. “Je veux proposer des sandwichs, des boissons, des desserts. Je vais l’installer dans le 8ème arrondissement. J’espère commencer en septembre.”

Légumes d'été frits.

Un rêve de restaurant soudanais à Lyon

 

Roda Yahya voit loin : “Dans dix ans, je veux avoir mon propre restaurant, un local à moi, avec ma cuisine.” Elle insiste pour remercier toutes les structures qui l’ont accompagnée :  “Refugee Food Festival, Weavers, Singa… c’est grâce à eux que je suis ici.”

Julie Millet conclut : “La cuisine est un langage universel. Le Refugee Food Festival, c’est ça : un moment de partage autour de la table, une rencontre entre les cultures.”